La chanson de la semaine

dimanche 19 septembre 2010

Infinite Arms


Cette histoire-là ne concerne pas tout le monde. Du moins, pas en France. Par curiosité l'internaute lambda peut néanmoins rester et parcourir cette page pittoresque, où il découvrira ce genre venu du pays de l'Oncle Sam, qu'on appelle Americana et qui se trouve ici représenté sous son jour le plus pop.
Band of Horses est un groupe attendu. Depuis maintenant 4 ans, l'espoir du folk-rock américain moelleux et chaleureux, ce genre de musique qui a troqué le son roots des Felice Brothers pour une approche plus fédératrice, ne cesse de satisfaire les déçus de My Morning Jacket ou les fans de Drive-By Truckers en attente d'une relève sérieuse. Il faut dire qu'à part eux, aujourd'hui, personne n'est à la hauteur. Wilco, par exemple, fait peine à voir dans son accoutrement soft-rock. Seul Band of Horses semble en mesure d'associer de vagues racines country-rock à une ambiance rêveuse, un son arrondi, des refrains pop lunaires et tristes. Factory, Blue Beard, On My Way Back Home, semblent ainsi mêler la chaleur et la lumière d'une route américaine à une virée nocturne dans les grandes villes aux néons multicolores. Le résultat est très consensuel et a un fort potentiel commercial, mais Band of Horses réussit aux USA ce que Coldplay n'a pas su faire en Angleterre : une pop middle class rêveuse mais assez ouvragée pour que l'oreille n'y perçoive pas qu'une plainte molle. On peut reprocher à Infinite Arms sa tiédeur - surtout par comparaison aux secousses intempestives qui traversaient the Funeral en 2006 - mais ce défaut est accepté d'office dans la mesure où il est presque constitutif du genre et qu'en plus il est compensé par des mélodies plaisantes. Le nouvel album de Band of Horses n'est donc ni un chef-d'œuvre, loin s'en faut, ni un pas en arrière: il suit la routine empruntée par un groupe qui ne semble pas pressé d'exacerber ses défauts et qui, au contraire, leur tient continuellement la bride. C'est ce qui fait cette drôle d'impression: Infinite Arms est trop policé, trop consensuel, et en même temps il est touchant malgré cela. Mieux, je pense, que Fleet Foxes, avec qui il partage certains points communs.

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