La chanson de la semaine

samedi 13 novembre 2010

The Doors

Dix ans que je me les traine dans ma cédéthèque, et je n'avais pas remarqué à quel point ils étaient bons! On change aussi vite d'avis avec les "classiques" (ou "vieilleries", si vous ne croyez pas à la valeur culturelle de ces choses) qu'avec un groupe récent. La mode ne s'en prend donc pas qu'au présent, elle attaque aussi le passé. On peut croire que Jefferson Airplane, par exemple, est un grand groupe et, un an plus tard, se raviser. L'inverse arrive moins souvent, parce qu'on est têtu.
En ce qui me concerne, le temps de la découverte est révolu : l'enthousiasme se refroidit et l'effet d'annonce dans les médias s'estompe. Le moment est plutôt à l'épuration - excusez ce mot violent, mais comme le superflu s'accumule, il est bon de se resserrer sur ses fondamentaux. The Doors n'en aurait jamais fait partie, même pas en supposition, jusqu'à ce mois-ci. Mais après l'écoute de l'excellent Greetings from Asbury Park, de Bruce Springsteen, j'ai voulu faire une petite virée dans l'Amérique du classic-rock et j'en suis revenu aux basiques. Les Doors se posent là.
Morrison Hotel, curieusement, m'a toujours plus attiré que le premier album, le gros classique pour discothèque idéale, tellement gros qu'il en devenait tarte à la crème et attisait le snobisme. Peut-être aussi que Roadhouse Blues, à une époque où le psychédélisme ne me disait rien qui vaille, me semblait plus carré, plus réglo que les fumisteries hallucinogènes. Pourtant, ce bon vieux blues-rock ricain, même s'il a quelque chose de rassurant - un petit coté middle of the way - n'est pas vraiment de taille à lutter contre End of the Night, grandiose variation sur la nuit qui a dû en faire passer des blanches à un certain Ian McCullogh. L'aspect théâtral des Doors ne me rebute donc plus. Principe d'accoutumance: j'ai gouté plus de 16 fois à la musique rock américaine, sous toutes ses formes, ainsi qu'à diverses extensions du psychédélisme, ce qui me rend désormais sensible à la souche-mère. Ils me paraissaient vieillots en l'an 2000; aujourd'hui, je les trouve incroyablement modernes. Ou alors, c'est que j'ai vieilli.






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