La chanson de la semaine

mercredi 21 avril 2010

Chanson de la semaine - Don't Lie (the Mantles)


Cette semaine, le choix est banal mais imparable. Je prends tout simplement la meilleure chanson de 2009, que j'ai déjà dû passer cent fois, et je la remets en en-tête pour les nouveaux. Il est dit que les Mantles ne finiront pas inconnus. Choix banal car je recycle mais ne vous y trompez pas, les Mantles, bien que j'en parle souvent (mais peut-être pas sur ce blog), sont fichtrement ignorés par les médias français - et pour cause! leur disque n'a pas encore traversé l'Atlantique. En attendant que l'un des plus beaux albums de garage-rock parvienne jusqu'à vos oreilles, écoutez donc ce Don't Lie, idéal pour un road-movie imaginaire, byrdsien comme les Byrds n'étaient finalement pas capables de l'être (car oui, les Byrds sont influents et même irremplaçables pour l'imaginaire collectif - le mien compris - mais tout compte fait, rares furent leurs grands morceaux - ce qui est grand ce sont les morceaux qu'ils n'ont pas écrits mais dont on les pense capables).
Mais pourquoi Don't Lie, ce morceau précisément et pas un autre, attendu que leur disque est si bon? Parce que Don't Lie est idéal en présentation: il donne le ton et ne fait pas attendre. Il a cette vertu précieuse d'entraîner tout de suite l'auditeur dans le vif du sujet, condensant l'ambiance qu'il décline sur le reste du disque. Il introduit le nouveau venu et résume en même temps l'esprit du groupe san franciscain. Don't Lie repose sur un duo de guitares saturées et mélodieuses comprenant des accords plaqués d'un coté et un arpège de l'autre, formule simple et redoutable lorsqu'il s'agit d'écrire un morceau entraînant à la manière de The House of the rising sun (mais Don't Lie, du fait de la saturation et de la deuxième guitare, est plus sale et plus dense). Les Mantles ressemblent à des Black Lips attendris, à un Brian Jonestown Massacre fleuri, c'est un grand bain de soleil et de liberté car en plus d'être touchante leur musique respire l'aisance. Mélangeant allègrement l'esprit garage et le flower power, les Mantles sont, comme les Black Lips, "trop punk pour être hippies, trop hippies pour être punk".

Par ailleurs, si un morceau ne suffit pas à vous tenter ou si vous avez le cœur lourd (les deux sont possibles conjointement), écoutez aussi Look Away, la ballade triste de l'album. Après, si vous n'êtes pas convaincus, c'est que vous êtes bien difficiles.

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