La chanson de la semaine

dimanche 7 mars 2010

My kingdom for a horse


C'est ce que chantait Mark Linkous en 95, reprenant une phrase de Shakespeare. Vivant en ermite dans son pays natal, la Virginie, parmi ses reptiles (c'est du moins l'image que véhiculait la rumeur), l'homme-groupe de Sparklehorse avait réuni en une quinzaine d'années une véritable confrérie de fans ardents, sensibles à ce qu'il leur murmurait dans le creux de l'oreille. De sa discographie, je ne connais que Vivadixiesubmarinetransmissionplot, clin d'oeil à un autre titre alambiqué: Swordfishtrombones, de son mentor Tom Waits. Il partageait avec ce dernier la volonté de se créer un univers bien à lui, décalé et personnel, mais n'en avait pas la voix écorchée et imbibée d'alcool.

Sans être un fan, son disque de 1995 me touche d'une manière bien particulière. Indie par la mise en son lo-fi et par la fragilité de la voix, Viva... croisait le blues, le folk et le rock moderne dans un mélange plus immédiatement à fleur de peau que soigneusement enregistré. C'est ce qui continue de faire la qualité brute de cette œuvre rêveuse et souvent douce (les guitares saturées y ont aussi leur place). En plus des qualités musicales, on y remarque surtout le travail de l'homme seul, celui qui bricole ses morceaux avec une débrouillardise d'autodidacte. Cela aussi le distinguait: une façon de faire, une patte. L'influence probable qu'il peut exercer sur un compositeur solo tient autant, sinon plus, à cette faconde qu'à son registre.

Il travaillait à un nouvel album, après l'opus collectif the Dark Side of the Night paru l'an passé.

1 commentaire:

  1. Tu devrais jeter une oreille sur les deux albums suivants ("Good Morning Spider" surtout)qui contiennent de véritables pépites...

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